HAUT LES COULEURS !

Un festival jumelé c’est une programmation en miroir, des films parisiens à Rome, des films romains à Paris, des invités qui se parlent à distance mais comme des voisins, des échanges en deux langues et sans interprètes, ou presque… Un festival jumelé c’est surtout très riche en couleurs !

LES INVITés

JASMINE TRINCA

9 juillet à 17h30 aux Ecoles Cinéma Club et à 20h30 sur les berges

C’est en 2001 à Cannes, dans La Chambre du fils, le film de Nanni Moretti récompensé de la Palme d’or, que le cinéma a pour la première fois braqué ses projecteurs sur cette actrice “testaccina”, du quartier populaire de Testaccio auquel elle reste très attachée. Depuis, l’actrice romaine a enchaîné les succès en tournant avec les plus grands cinéastes. Elle a aussi commencé une carrière en tant que réalisatrice d’abord avec le court-métrage Being my mom (2020) et avec Marcel !, son premier long-métrage, avec Alba Rohrwacher, présenté en séance spéciale à Cannes cette année. 

“C’est une tentative de réécriture de la relation mère-fille où la cruauté et la bienveillance coexistent entre deux femmes en train de grandir” explique Jasmine Trinca qui sera présente à Dolcevita-sur-Seine le 9 juillet pour présenter son travail de réalisatrice avec l'avant-première de Marcel ! aux Ecoles Cinéma Club, suivi par la projection de Being my mom sur les Berges de Seine. “Cela fait plusieurs années que j’étais curieuse de renverser le regard” explique l’actrice qui recevra aussi le Prix Palatine pour l’amitié Paris-Rome.

NICOLA PIOVANI

9 juillet à Nouvelle Vague sul Tevere
en connexion duplex à 21h avec Dolcevita-sur-Seine

Romano de Roma, Nicola Piovani est un des plus grands compositeurs de musique de films. Il a composé les bandes originales de films de Mario Monicelli, des frères Taviani, de Nanni Moretti, Philippe Lioret, Danièle Thompson et du film La vita è bella de Roberto Benigni, œuvre pour laquelle il sera récompensé en 1999 d'un Oscar de la meilleure musique de film. Il est entre autres le dernier compositeur attitré de Federico Fellini. “Nino Rota avait posé les rails” raconte Piovani. “Quand il est mort, après Prova d'orchestra, il fallait quelqu'un pour conduire le train. Ce qu'il y a de fort avec Nino et Federico, c'est que contrairement à ce qui se passe avec les vieux couples, les musiques deviennent encore plus géniales vers la fin.

ALEX INFASCELLI

10 juillet à 20h30 sur les berges

Musicien de formation, Alex Infascelli commence sa carrière comme réalisateur de clips musicaux. Il se retrouve ainsi dans les coulisses des concerts de Nirvana, de Kiss, ou encore de Prince. En 2001, il réalise son premier long métrage, Almost Blue, en compétition à la Semaine de la Critique à Cannes. En 2015 il présente son premier documentaire S Is For Stanley, sur la vie d'Emilio d'Alessandro, le chauffeur personnel de Stanley Kubrick. Alex Infascelli sera à Dolcevita-sur-Seine le 10 juillet pour son film Mi chiamo Francesco Totti (2020) qui raconte le dernier match au Stadio Olimpico du champion de l’AS Roma. “Je n'ai jamais été un fervent supporter, même si je suis un fan de l’AS Roma depuis ma naissance, et j'ai pensé qu'il ne devait pas s'agir d'un documentaire sur le football, mais plutôt d'un souvenir cinématographique d'une période unique pour Rome, et de son protagoniste, qui n'a pas eu et n'aura pas d'égal dans l'histoire de cette ville”.

KAREN DI PORTO

11 juillet à 20h30 sur les berges

Karen Di Porto, actrice, scénariste et réalisatrice romaine, présente le 11 juillet à Dolcevita-sur-Seine son premier long-métrage Maria per Roma (2016), comédie tendre et ironique dans laquelle elle interprète une jeune actrice romaine qui parcourt Rome entre auditions, répétitions avec sa compagnie et un travail d'accueil clé en main pour une agence qui loue des maisons aux touristes. Une course contre la montre en compagnie de son chien adoré et cardiaque et d'une série de personnages extravagants. Son dernier projet, Piazza (2021), co-produit avec la Sacher film de Nanni Moretti, est un documentaire en immersion dans la communauté juive de Rome, au sein de laquelle a grandi.

MICHEL HAZANAVICIUS

12 juillet à 21h00 sur les berges

Michel Hazanavicius a reçu une Carte Blanche pour partager avec le public de Dolcevita-sur-Seine sa passion pour le cinéma italien. Le réalisateur de The Artist, film aux cinq Oscar, et qui vient de présenter au Festival de Cannes la comédie Coupez ! (2022), a choisi Una Vita Difficile de Dino Risi, avec Alberto Sordi, qui sera projeté le 12 juillet. En connexion avec Rome, il présentera aussi son film Le Redoutable (2017), biopic avec Louis Garrel interprétant Jean-Luc Godard au programme de Nouvelle Vague sul Tevere.

 

les rendez-vous

CineRoma, une promenade en photo

“CineRoma, tournages dans la cité éternelle”, présente des tirages exclusifs de photographies de plateau issues des archives de la Cineteca Nazionale. Une occasion unique pour redécouvrir les tournages à Rome des films de l'âge d’or du cinéma italien, sur le pas des Fellini, De Sica, Pasolini, Vitti, Magnani. Un voyage dans une ville à la fois éternelle, onirique, néoréaliste et imaginaire, mais aussi bien réelle, connectée avec une exposition jumelle, “La Nouvelle Vague de Raymond Cauchetier” qui se déroule en même temps sur l'île Tibérine à Rome.

Les deux expos résonnent : au cours de l'été 1959, alors que Federico Fellini réalisait La Dolce Vita à Rome, à Paris Jean-Luc Godard commençait à tourner A bout de souffle. Cette période du cinéma a contribué à créer une véritable mythologie. L’exposition est accompagnée des textes de Marta Donzelli, présidente de Fondazione CSC - Cineteca Nazionale et  Gilles Jacob, président d’’honneur du Festival de Cannes. 

À Rome, c’est le regard de Raymond Cauchetier qui illumine l'île Tibérine. Né à Paris en 1920, Raymond Cauchetier a su saisir des instants iconiques de l’histoire du cinéma : Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo qui descendent sur les Champs-Élysées dans À bout de souffle, le fou rire de Jeanne Moreau qui court avec Jules et Jim. Photographe de plateau,, Cauchetier a su mieux et avant tout le monde regarder l'insolence d'une nouvelle génération, capable encore aujourd'hui de faire irruption dans le cinéma et l'imaginaire collectif. L'exposition est accompagnée de textes de Sam Stourdzé, directeur de la Villa Médicis, et de Thierry Valletoux, photographe et ami de Cauchetier. L'installation sur l'île du Tibre a été organisée par le photographe Francesco Zizola.

"CineRoma, tournages dans la cité éternelle"
(Paris, berges de Seine, 9 juillet-22 août)

"La Nouvelle Vague di Raymond Cauchetier"
(Rome, isola Tiberina, 9 juillet-3 septembre)

coucou live !

coucou live !

Pour se dire « Bonjour ! », « Ciao ! », ou, perché no?, « Je t'aime »  la  webcam Paris-Rome “Coucou Live”, est  en fonction tous les après-midi de 17h à 19h en bas du grand écran. Une fenêtre ouverte entre Seine et Tibre.

RADIO DOLCEVITA, musiques et sons romains sur les berges

Du 10 au 13 juillet, de 17h à 19h, Radio Dolcevita diffuse sur les berges de Seine les bandes sons de l’âge d’or du cinéma italien. Une sélection imaginée par CAM Sugar, qui détient le catalogue italien de musique le plus riche et représentatif du cinéma, avec plus de 2 400 bandes originales. comptant parmi elles “La Dolce Vita”, “Amarcord”, “Le Guépard”. Son répertoire comprend 400 compositeurs du cinéma italien et français, d'Ennio Morricone à Stelvio Cipriani, de Vangelis à Philippe Sarde. 

CAM Sugar propose la playlist “Dolce Vita”, un voyage entre le jazz, l'exotisme, le twist et les chansons dansantes qui servaient à mettre en musique les spectacles de la via Veneto et ses alentours. Dans la playlist "Dolce Vita" est synonyme de vacances éternelles, de mondanité, de bien-être général, de quête de l'éphémère. Elle reflète l'Italie au temps du boom économique, vue depuis ses strates les plus hautes, tandis que le cinéma contribuait à nourrir un mythe qui deviendra inaltérable. Mais elle en montre aussi le revère de la médaille, rappelant les conditions de vie des sous-prolétaires qui peuplaient les périphéries décrites par Pasolini qui pouvaient rêver de la Via Veneto seulement à travers ces musiques qui passaient dans les films.

Le public est invité à reconnaître, entre les twist et les swing, une pépite, (un morceau des années ’60 récemment découvert dans les archives Cam, « La Dolce Vita » interprétée par la chanteuse Katyna Ranieri,) le tout mêlé à des sons inattendus, ceux importés directement des vie et des piazze de Rome. 

Écoutez la playlist de CAM pour Dolcevita-sur-Seine aussi disponible sur Spotify. 

MUSEO PASOLINI, une incursion theatrale

C’est une version bilingue franco-italienne de Museo Pasolini imaginée comme une incursion dans l’espace public, que Ascanio Celestini porte le 13 juillet à Dolcevita-sur-Seine. À l’occasion du centenaire de la naissance de Pier Paolo Pasolini, Celestini a présenté en Italie ce récit théâtral qui raconte Pasolini et le regard que le poète, écrivain, cinéaste et intellectuel avait sur son temps. “C’était un regard profond, radical – dit Celestini - le regard d’un témoin de son temps, présent dans le débat public, c’est pourquoi il était important pour moi de ne pas parler que de lui, mais aussi de ses années. Ses œuvres et sa vie étaient fortement ancrées dans l’actualité, parce que Pasolini était viscéralement dans l'histoire”. Pour son Museo Pasolini à Paris, Celestini porte sur la scène ses complices David Murgia et Patrick Bebi, avec qui il a déjà travaillé au Théâtre de Rond-Point. “Nous serons trois, voire quatre sur scène, avec Giacomo Casadei et son accordéon – précise Celestini – J’ai voulu profiter au maximum de l’espace ouvert et public pour incarner les différents langages, David Murgia est le récitant, Patrick Bebi traduit, Casadei joue...”. Très romain, dans la langue, les gestes et les histoires qu'il raconte au théâtre ou dans ses livres, Celestini dit se sentir a casa à Paris : “C’est la ville à l’étranger où j’ai passé le plus de temps pour mon travail. D’ailleurs je ne me sens pas à l’étranger à Paris et c’est je crois un sentiment partagé en Italie. Déjà Pasolini le racontait : son professeur d’histoire de l'Art à Bologne prenait le train de nuit pour aller au cinéma à Paris...”.

Figure majeure du théâtre-récit italien, Celestini a présenté avec succès au Théâtre du Rond-Point ses précédents spectacles Laika (2018-2019), Dépaysement (2016-2017) et Discours à la Nation (2014-2015).

Sognare Fellini, Un Amarcord musical

Les affinités magiques entre Federico Fellini et le compositeur Nino Rota ont donné naissance à de véritables chefs d'œuvre musicaux. Le concert Sognare Fellini sur les Berges le 13 juillet est un hommage onirique à ce partenariat artistique qui a forgé au fil du temps un véritable genre musical, ainsi qu'un univers classé "fellinien". Les musiciens Angelo et Alessandro Trabace retracent avec le public les grands thèmes composés par Nino Rota pour les films du Maestro ( Amarcord, La Dolce Vita, 8 e ⁄ , La Strada, Casanova et bien d'autres) transcrites et librement revisités au piano et au violon. “Il y a des nouveaux mondes qui naissent grâce à ces notes - dit Angelo – ils cachent une sorte de noyau sonore des souvenirs”.

les films

Marcel !

de Jasmine Trinca
avec Alba Rorhwacher et Maayane Conti

Samedi 9 juillet 17h30
Ecoles Cinéma Club

La Dolce Vita

de Federico Fellini 
avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg

Samedi 9 juillet 21h00
Berges de Seine

Fellini Roma

de Federico Fellini
avec Peter Gonzales et Pia de Doses

Samedi 9 juillet 20h00
Ecoles Cinéma Club


Rétrospective Verdone Un sacco bello

de Carlo Verdone
avec Carlo Verdone et Mario Brega

Dimanche 10 juillet 16h00
Ecoles Cinéma Club

La Grande bellezza

de Paolo Sorrentino
avec Toni Servillo, Carlo Verdone et Sabrina Ferilli

Dimanche 10 juillet 21h00
Berges de Seine

Mi chiamo Francesco Totti

de Alex Infascelli

avec Francesco Totti

Dimanche 10 juillet 19h00
Berges de Seine


Rétrospective Verdone Maledetto il giorno che t’ho incontrato

de Carlo Verdone
avec Carlo Verdone et Margherita Buy

Lundi 11 juillet 18h30
Ecoles Cinéma Club

Il Deserto rosso

de Michelangelo Antonioni
avec Monica Vitti et Richard Harris

Lundi 11 juillet 20h30
Christine Cinéma Club

Maria per Roma

de Karen Di Porto
avec Karen Di Porto et Andrea Planamente

Lundi 11 juillet 19h00
Berges de Seine


Polvere di Stelle

de Alberto Sordi
avec Monica Vitti et Alberto Sordi

Lundi 11 juillet 20h30
Berges de Seine

Una vita difficile

de Dino Risi
avec Alberto Sordi et Lea Massari

Mardi 12 juillet 21h00
Berges de Seine

Rétrospective Verdone Borotalco

de Carlo Verdone 
avec Carlo Verdone et Eleonora Giorgi

Mardi 12 juillet 19h00
Berges de Seine


Rétrospective Verdone Viaggi di Nozze

de Carlo Verdone
avec Carlo Verdone et Claudia Gerin

Mardi 12 juillet 20h30
Ecoles Cinéma Club

Che cosa sono le nuvole

de Pier Paolo Pasolini
avec Totò et Ninetto Davoli
(court métrage)

Mercredi 13 juillet 19h15
Berges de Seine

La Sequenza del fiore di carta

de Pier Paolo Pasolini
avec Ninetto Davoli
(court métrage)

Mercredi 13 juillet 19h00
Berges de Seine

 

[cultissime]
CARLO VERDONE, UN ROMAIN A PARIS

CARLO VERDONE INTERVIENDRA EN DUPLEX DEPUIS ROME LE 12 JUILLET À 20H30

Un sacco bello
dimanche 10 juillet
Écoles Cinéma Club – 16h

Maledetto il giorno che t’ho incontrato
lundi 11 juillet
Écoles Cinéma Club – 18h30

Borotalco
mardi 12 juillet
Berges de Seine – 19h

Viaggi di Nozze
mardi 12 juillet
Écoles Cinéma Club – 20h30

72 ans et 60 films en tant que réalisateur, acteur, scénariste : Carlo Verdone marque avec sa filmographie une partie de l’histoire du cinéma et de la société italienne. Tout en étant profondément, obstinément, viscéralement romain. Pour la première fois une grande rétrospective est consacrée à Paris à l’héritier naturel de la comédie à italienne, notamment celle de Pietro Germi et d’Alberto Sordi, dont l’histoire se termine quand Verdone débute, à la fin des années 70. Verdone, qui n’a jamais abandonné son quartier natal, Trastevere, fait de ses voisins, de leurs tics, leurs cadences et leurs visions du monde, sa source d’inspiration. Le nouveau festival Dolcevita-sur-Seine en partenariat avec le Paris Cinéma Club va faire découvrir cet imitateur hors pair, qui a composé au fil du temps une galerie de personnages de la commedia dell’arte romaine, en peuplant un univers où règne l’autodérision, parfois grotesque, souvent poétique, et toujours comique.

Le succès arrive avec le premier film Un sacco bello, trois épisodes pour trois personnages différents qu’il interprète : le macho maladroit, le naïf chaplinesque, le hippy fils à papa. Ses parrains sont deux monstres sacrés : Sergio Leone et Ennio Morricone. Son comique - qui sait donner de la poésie à une romanité qui peut vite tomber dans la vulgarité si elle n’est pas manipulée avec talent - lui a valu une série de prix dont le David de Donatello.

Les succès se suivent dans les années 80 (un film par an), qui montrent aussi ses qualités de réalisateur notamment avec le magnifique Borotalco, peut-être son plus grand succès. Il se révèle être un dénicheur de nouveaux talents et il crée des seconds rôles qui deviennent des archétypes inoubliables : la « Sora Lella », sœur du mythique Aldo Fabrizi, ou Mario Brega, personnage volé aux rues de Trastevere.

Il se met également au service d’autres réalisateurs et devient protagoniste de Manuel d’Amour de Giovanni Veronesi et de La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino. Malgré ses succès et son statut de réalisateur, acteur et scénariste, Carlo Verdone reste une pépite à découvrir pour les français. Quel bonheur de suivre les vies toujours maladroites de ses personnages, de reconnaître cet humour romain si peu condescendant, et d’apprendre par cœur (et en V.O.) ces répliques qui nous rendent tous (Romains ou pas) un peu complices.